Pénurie de la farine de maïs à Lubumbashi :Où vont l’appui des miniers et le maïs produit localement?

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Emballage du maïs à chez Bazano Farm à Likasi (MNM Pic)

La pénurie de la farine de maïs se  pose avec acuité à Lubumbashi et ce n’est pas un secret que la rareté de ce produit agricole est perceptible sur le marché et inquiète au plus haut point plus d’une personne.

Il y a pratiquement un mois qu’un sac de 25kg de farine de maïs communément appelée Breack Fast revenait à 13.000 francs congolais (Usd14). Mais et en l’espace de quatre semaines, le prix de ce même sac est passé à 30.000 francs congolais (arrondis à Usd34) et atteint parfois les 35.000 francs (arrondis à Usd40) sur le marché noir. Une situation anormale qui dépasse tout entendement des lushois dont la nourriture de base est à base du maïs importé.

Cette rareté de farine de maïs sur le marché lushois s’explique selon un commerçant par le fait que la partie Sud de la province du Katanga est essentiellement nourrie par des pays voisins principalement la Zambie, la Tanzanie et la République Sud  Africaine dont les politiques agricoles favorisent la constitution des stocks  et provisions pour éviter la crise de certains produits agricoles de base.

L’année passée, la Zambie avait su prendre toutes les dispositions en poussant davantage ses citoyens à beaucoup investir dans l’agriculture en vue d’éviter la famille que causerait la sécheresse qui s’annonçait dans la partie australe de l’Afrique par l’autosuffisance

A Lubumbashi (Katanga), l’opinion publique se souvient bien qu’en son temps l’autorité provinciale avait pris de mesures dites salutaires jusqu’à sommer toutes les entreprises minières à faire au moins 500 hectares de champs afin de subvenir aux besoins alimentaires de leur personnel tout en inondant aussi le marché local sans dépenser trop de devises à l’importation de la farine de maïs.

La pénurie actuelle signifie de l’échec cuisant des autorités provinciales dans l’encadrement de cette mesure mise en exécution directement ou indirectement par la plupart des miniers en dehors de leur objet social.

“Notre objet social est de produire le cuivre ,le cobalt et le zinc. Nous préférons appuyer les communautés et  associations agricoles professionnelles en leur fournissant des semences améliorées, des intrants (engrais), et du petit matériel agricole en guise de soutien au Katanga.” Avait dit un  minier, avec raison, à notre rédaction.

Cependant, il s’avère que l’appui que certains miniers donnent aux agriculteurs par la voie officielle leur désignée par les autorités provinciales ne respectent pas toujours l’intention des donateurs.

Sur terrain, beaucoup d’observateurs avertis de Lubumbashi clament que les semences, intrants et autres matériels donnés par les miniers qui ne peuvent pas faire les 500 hectares  aussi faute d’espace viables disponibles sont désorientés des bénéficiaires primaires et orientés vers les champs et fermes de certaines autorités provinciales qui pullulent désormais dans la périphérie de Lubumbashi et ses environs. Sans que ceux qui vivent aux frais de la province ne parlent C’est ainsi que quelques élus provinciaux de la circonscription électorale de Kipushi ne se sont pas    gênés de s’octroyer et gérer à leur gré les engrais chimiques leur remis pour les populations par une entreprise minière bien connue.

Une autre entreprise minière à son tour a soutenu ou mieux appuyer la ferme d’une tierce personne bien placée pour ne pas trop dépenser en soutenant les agriculteurs.

Des pratiques que le Chef de l’Etat a dénoncées lors du dernier Forum Minier de Lubumbashi et qui doivent être combattues en soutien à la vision du Président d’un Congo Emergent.

Bref, ”il n’y a pas de politique agricole dans la province du Katanga pour mieux gérer différentes initiatives comme celle concernant le partenariat avec les miniers à propos des 500 hectares” avait dit un membre de la Société civile du Katanga lors d’une réunion avec le PNUD à Lubumbashi il y a quelques mois.

Selon des informations recueillies par notre rédaction, les fermiers circonstanciels qui jouissent de l’appui des miniers en lieu et place des populations vendent directement leur production aux brasseries qui utilisent le maïs pour fabriquer certaines bières localement.

”La hausse du prix de maïs me semble entretenu par un monopole. C’est anormal que le prix d’un petit sac de maïs augmente quasi-triplement de prix alors que le prix de la bouteille de bière est            le même. Toutes les bières ne sont fabriquées à base de malt et de riz à Lubumbashi et ce n’est pas un secret qu’une brasserie locale achète du maïs produits par les fermes des certains dignitaires provinciaux à des prix élevés. Comprenez pourquoi la rareté actuelle de la farine de maïs ne préoccupe pas du tout le gouvernement provincial qui en sait le secret. Le nouveau président de la FEC risque de s’y casser les dents s’il y va rapidement.” Confiait un homme d’affaires du Katanga le 29 mars après élection du nouveau président de la FEC Katanga.

Si les efforts, encore faut-il qu’ils soient réellement déployés comme dit, du Gouverneur Katumbi pour convaincre certains hommes d’affaires Sud Africains à amener la farine de maïs jusqu’à Lubumbashi pour répondre à l’actuelle pénurie, les lushois doivent aussi savoir qu’en Afrique du Sud et en Zambie, le prix de la farine de maïs n’a pas encore augmenté de prix. Ce sera la meilleure façon de les inviter à garder leur quiétude en attendant une solution urgente qui est entrain d’être trouvée comme l’a souligné l’autorité provinciale dans une intervention à une télévision locale.

Par Jeef Kazos et Parfait Barack

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